DÉVOTION DU 15 NOVEMBRE 2022
Lecture biblique : Esther 4 : 1 – 17
« Car, si tu te tais maintenant, le secours et la délivrance surgiront d’autre part pour les Juifs, et toi et la maison de ton père vous périrez. Et qui sait si ce n’est pas pour un temps comme celui-ci que tu es parvenue à la royauté ? » (Esther 4 : 14)
Comme Esther dans notre texte d’aujourd’hui, Nicholas Winton était un individu qui a sauvé beaucoup de personnes de l’extermination au péril de sa propre vie.
En 1938, alors qu’il était un jeune agent de change londonien, Nicholas a reçu un appel téléphonique d’un ami lui suggérant de se rendre à Prague, en Tchécoslovaquie, où son aide pourrait être utilisée pour une “mission intéressante”. Convaincu qu’une guerre européenne était inévitable, Winton a accepté, et à son arrivée, il a vu par lui-même l’étendue du problème auquel les Juifs étaient confrontés.
Les camps de réfugiés se remplissaient de familles juives forcées de quitter leur foyer, et les personnes dans les camps luttaient pour survivre au rude hiver européen. Winton était horrifié par les conditions épouvantables, et sa plus grande préoccupation était pour les enfants.
Ayant entendu parler des efforts des agences en Grande-Bretagne pour sauver les enfants juifs à d’autres endroits grâce au Kindertransport ( transport des enfants), Winton a entrepris d’organiser une opération similaire pour les enfants de Tchécoslovaquie.
En tant que citoyen britannique ayant de nombreux contacts commerciaux dans toute l’Europe, il était convaincu qu’il pouvait organiser l’évacuation de jeunes réfugiés vers des lieux sûrs hors de portée des nazis.
Au début, ses plans ont été développés autour de la table à manger de son hôtel à Prague. Winton a contacté les gouvernements des nations qu’il pensait pouvoir accueillir les enfants. Alors que la plupart de ses demandes ont été refusées, l’Angleterre et la Suède ont accepté. Un par un, des parents inquiets qui comprenaient le danger imminent pour leurs familles, sont venus à Winton et ont placé leurs enfants entre ses mains.
Comme son opération se développait, il a ouvert un bureau dans le centre de Prague. La nouvelle s’est répandue, et bientôt des centaines de parents faisaient la queue devant le bureau de Winton pour trouver un refuge sûr pour leurs enfants.
La première évacuation d’enfants, a quitté Prague en direction de Londres par avion, le 14 mars 1939, la veille du jour où les Allemands ont occupé le territoire tchèque. Au cours des mois suivants, Winton a été en mesure d’organiser sept autres transports d’enfants hors de Prague par voie ferroviaire.
Ses activités de sauvetage ont brusquement pris fin au début du mois de septembre 1939 lorsque l’Allemagne a envahi la Pologne et que la Grande-Bretagne a déclaré la guerre à l’Allemagne. Cependant, durant ces quelques mois, la vie de 669 enfants a été sauvée.
Winton n’a jamais parlé de ses efforts d’avant-guerre pour les familles juives, mais en 1988, sa femme a trouvé un album de photos d’enfants, une liste complète de leurs noms, et des lettres de certains parents. Elle a finalement appris toute l’histoire et l’a partagée avec d’autres.
Dans les années qui ont suivi, Winton a reçu de nombreuses reconnaissances pour ses actions humanitaires. Cependant, le souvenir qu’il a le plus chéri jusqu’à sa mort en juillet 2015, était une bague offerte par l’un des enfants qu’il avait sauvés. Il était inscrit avec une ligne du Talmud, le livre de la loi juive: « Sauve une vie, sauve le monde. »
En tant que chrétiens, la plupart d’entre nous ne seront probablement jamais appelés à sauver la vie d’autrui ou à accomplir un autre grand acte héroïque. Cependant, des occasions de servir Dieu dans un rôle unique, se présentent à tous les chrétiens.
De même que Dieu nous a créés comme des individus uniques en notre genre dans un environnement particulier, chacun d’entre nous aura l’occasion de Le servir d’une manière particulière, et dans son propre environnement .
Nous ne voulons pas négliger ou ignorer ces occasions ! Comme l’a dit Mardochée à Esther dans notre verset principal, « Et qui sait si ce n’est pas pour un temps comme celui-ci que tu es parvenue à la royauté ? ».
Lorsque nous suivons le plan de Dieu pour nos vies, Il nous conduira au bon endroit au bon moment pour accomplir les tâches qu’Il a conçues pour nous.
CONTEXTE
Le chapitre 4 du livre d’Esther décrit le désespoir et la consternation des Juifs lorsque le décret du roi Assuérus qui autorisait leur destruction a été connu (versets 1-3), ainsi que l’appel pressant de Mardochée à Esther, pour intervenir en faveur de son peuple (versets 4-17). Dans ce chapitre, le cours des événements commence à changer en faveur des Juifs.
L’acte de se vêtir de sac et de cendres en signe de deuil n’était pas seulement une coutume juive mais était courant aussi dans la culture perse.
Mardochée est sorti dans les rues de la ville, endeuillé publiquement à cause du décret du roi, mais il n’est pas entré par la porte du roi, car « l’entrée était interdite à toute personne revêtue d’un sac » (verset 2).
En effet, seul ce qui était considéré comme gai et agréable était autorisé à la cour ; tout ce qui était triste ou mélancolique, était banni de la présence du roi. Cette coutume obligeait Mardochée à se tenir à distance d’Esther, en ne venant que devant la porte au lieu de prendre sa place habituelle à la porte.
Esther, qui vivait recluse dans l’enceinte du palais, n’avait apparemment pas entendu parler du décret. Cependant, lorsqu’on lui a dit que Mardochée était en deuil et portait le sac et la cendre, elle lui a envoyé d’autres vêtements. Il a refusé ce geste afin de lui faire connaître la cause de sa détresse.
Cela a fonctionné, et Esther a envoyé un émissaire, Hatach, pour s’enquérir de la cause du deuil de Mardochée. En réponse, Mardochée a exposé le plan d’Haman à Hatach et lui a donné une copie du décret à remettre à Esther.
Le décret, qui appelait à la destruction d’un « peuple», ne nommait pas spécifiquement les Juifs, il est donc possible que le roi ne savait pas que ce « peuple » comprenait Esther. En outre, Esther avait caché sa lignée en obéissant à l’instruction de Mardochée. Cependant, Mardochée pensait que si le décret était promulgué, Esther ne serait pas épargnée.
Les versets 8 à 12 décrivent la demande de Mardochée : ” qu’Esther aille devant le roi et l’implore en faveur de son peuple.” La réponse initiale d’Esther, par l’intermédiaire d’Hatach, est que cela mettrait sa vie en danger, car la loi perse stipule que toute personne qui se présente devant le roi sans une convocation royale est passible de la peine de mort.
Le fait que le roi n’ait pas fait appel à Esther depuis trente jours indique qu’elle n’était pas une favorite du moment et qu’elle ne pouvait donc pas s’attendre à ce qu’il lui permette de vivre après une telle violation du protocole. De plus, si elle se rendait auprès du roi au nom de son peuple, sa lignée serait connue, ce qui aurait pu entraîner une condamnation à mort pour elle, compte tenu du décret.
Bien que le Livre d’Esther ne mentionne pas directement Dieu ou la foi, il y a des allusions voilées à son sujet. Par exemple, lorsque Mardochée déclare au verset 14 : « Si tu te tais maintenant, le secours et la délivrance surgiront d’autre part pour les Juifs », il fait une déclaration de foi selon laquelle, d’une manière ou d’une autre, Dieu délivrera Son peuple. Le mot traduit par secours est le mot hébreu revach, qui signifie “espace, délivrance, élargissement, répit ou soulagement”.
Une autre allusion à Dieu apparaît au verset 16 lorsque, après avoir accepté d’aller devant le roi, Esther demande à Mardochée de rassembler les Juifs pour qu’ils jeûnent pour elle. L’implication était que la prière accompagnerait le jeûne, car la prière et le jeûne étaient normalement pratiqués ensemble dans la religion juive.
Parfois, lorsqu’un jeûne se prolongeait pendant plusieurs jours, on faisait une pause la nuit, mais Esther précisait que le peuple ne devait ni manger ni boire « ni la nuit ni le jour », montrant ainsi le grave danger auquel elle et son peuple étaient confrontés.
REGARDER DE PLUS PRÈS
1. D’après le verset 11, quelle a été la première réponse d’Esther à la demande de Mardochée de s’adresser au roi au nom de son peuple ?
2. A votre avis, qu’est-ce qui a finalement poussé Esther à accepter d’aller voir le roi ?
3. Mardochée a averti Esther que si elle se taisait, la délivrance viendrait d’une autre manière. Qu’est-ce que cela nous apprend sur l’importance de faire notre part pour parler en faveur de Christ lorsque nous en avons l’occasion ?
CONCLUSION
Bien que nous ne soyons probablement jamais appelés à sauver une nation comme Esther l’a été, Dieu a divinement déterminé nos pas également. Il a appelé chacun d’entre nous à être courageux, fidèle et obéissant en vivant notre vie pour Lui. Au fur et à mesure que nous le ferons, Il nous dirigera vers des opportunités à Son service.