LEÇON A203

LEÇON A203

LES ISRAÉLITES DEMANDENT UN ROI

1 Samuel 8 : 1 – 22.

VERSET DE MEMOIRE : “Ne vous conformez pas au siècle présent, mais soyez transformés par le renouvellement de l’intelligence, afin que vous discerniez quelle est la volonté de Dieu, ce qui est bon, agréable et parfait ”

(Romains 12 : 2).


I Un Jugement Perverti
1. Dans sa vieillesse, Samuel avait nommé ses fils juges sur Israël : 1 Samuel 8 : 1, 2 ; 2 Chroniques 19 : 5 – 7.
2. Les fils de Samuel ne marchaient pas dans la crainte du Seigneur : 1 Samuel 8 : 3 ; Deutéronome 16 : 19 ; Esaïe 33 : 14 – 16 ; 1 Timothée 6:10.
3. Les anciens d’Israël utilisèrent ce fait comme prétexte pour demander un roi : 1 Samuel 8 : 4, 5; Deutéronome 17 : 14, 15 ; Actes 13 : 20, 21.
II La Prière de Samuel et la Réponse de Dieu
1. Samuel n’eut pas de réponse à donner à la demande déplaisante des anciens ; il consulta donc Dieu : 1 Samuel 8 : 6 ; Exode 32 : 30 – 33 ; Esdras 9 : 3 – 5 ; Luc 6 : 12.
2. La Réponse était que le peuple avait rejeté Dieu : 1 Samuel 8 :7, 8 ; Exode 16 : 8 ; Luc 10 : 16.
3. Samuel reçut l’ordre d’accéder à la requête d’Israël, mais de l’avertir des conséquences: 1 Samuel 8 : 9 ; Ezéchiel 45 : 9 ; 46 : 18.
III Les Caractéristiques d’un Roi Terrestre
1. Le Roi du Ciel dirige avec bonté, mais les rois terrestres gouvernent avec rigueur : 1 Samuel 8 : 10 – 18 ; 1 Rois 9 : 22 12 : 4, 12 – 14 ; 21 : 7, 15.
2. Le peuple refusa d’écouter Samuel, mais insista pour avoir un roi : 1 Samuel 8 : 19, 20 ; Psaume 81 : 12, 13 ; Jérémie 44 : 16 ; Ezéchiel 33 : 31.
3. Le Seigneur accéda à la demande du peuple : 1 Samuel 8 : 21, 22 ; Osée 13 : 9 – 11.

COMMENTAIRE
Les Juges
Comme Samuel avançait en âge, il se posait probablement la question de savoir celui qui lui succéderait comme juge en Israël. Samuel connaissait l’histoire d’Israël, il savait qu’à maintes reprises lorsqu’un juge fidèle mourait, le bien-être spirituel du peuple déclinait. Les Enfants d’Israël retournaient régulièrement dans l’idolâtrie au point de s’attirer des ennuis et la captivité ; alors ils poussaient vers Dieu des cris pour leur délivrance, et un nouveau juge et libérateur leur était suscité. Le souci de Samuel était que ceci ne se reproduisît plus lorsqu’il viendrait à mourir ; ainsi, de son vivant, il nomma ses fils juges.
Sans aucun doute, Samuel avait minutieusement enseigné la Loi à ses fils, et il était certain qu’ils feraient ce qui est juste à l’égard du peuple. Ces enfants avaient probablement appris, de la bouche
de leur père, l’histoire relative à la fin désastreuse des fils d’Eli, qui avaient manqué de marcher dans
les voies du Seigneur. Samuel avait la certitude que ses fils feraient ce qui était juste et droit. Il ne
nous est pas dit le nombre d’années pendant lesquelles ses fils ont exercé la fonction de juge à Beer-
Schéba ; mais on ne tarda pas à s’apercevoir qu’ils ne marchaient pas sur les traces de leur père
pieux, car ils s’étaient écartés du droit chemin, se livraient à la cupidité, à la corruption, et violaient
la justice.

Un Roi
Les anciens d’Israël semblaient attendre cette occasion pour opérer un changement dans leur
gouvernement. Ils attirèrent l’attention de Samuel sur deux choses : il devenait vieux, et ses fils ne
marchaient pas sur ses traces. Ils ne pouvaient trouver aucune faute dans la vie de Samuel. Son
caractère était de bonne qualité, et il était un exemple qu’Israël devrait être content de suivre. C’est
vrai qu’il était vieux, mais il a grandi dans le service qu’il rendait à Dieu et à l’homme ; c’est vrai que
son âge l’empêchait d’aller en tournée comme il le faisait auparavant, mais ce même âge renfermait
en lui de précieuses expériences et sagesse qui, dans tout le pays, ne pouvaient être trouvées nulle
part ailleurs. Samuel n’avait qu’environ 60 ans à ce moment-là — un âge qui ne pouvait guère l’empêcher d’être utile.

Les anciens d’Israël vinrent dire à Samuel d’établir un roi sur eux. Il semble qu’ils ne tenaient pas
tellement compte du fait que les enfants de Samuel étaient corrompus et violaient la justice. S’ils
avaient insisté sur cette accusation comme étant leur seul désir, on pourrait avoir la certitude que
Samuel aurait réduit l’autorité de ses fils. Les anciens avaient porté ces accusations pour une raison
– un prétexte pour demander un roi. En relation avec le Dieu du Ciel, le vieux Prophète était
beaucoup respecté de la majorité des Israélites, mais n’était plus estimé des anciens du peuple.

Ceux-ci voulaient un roi. Ils n’indiquèrent pas avec précision un roi juste qui les dirigerait mieux que
ne l’avaient fait les fils de Samuel ; mais ils dirent tout simplement : ”Etablis sur nous un roi pour
nous juger, comme il y en a chez toutes les nations”. Sous prétexte qu’il opérait un changement pour
le meilleur, Israël échangeait, en réalité, le bon contre le mauvais. Le genre humain agira ainsi toutes
les fois qu’il est livré à lui-même, et qu’il suit son propre dessein. ”Je le sais, Ô Éternel ! La voie de
l’homme n’est pas en son pouvoir ; ce n’est pas à l’homme, quand il marche, à diriger ses pas”
(Jérémie 10 : 23). Nous avons par contraste : ”L’Eternel affermit les pas de l’homme, et il prend
plaisir à sa voie” (Psaume 37 : 23).

Un Choix Peu Sage
Samuel voyait l’erreur dans le désir du peuple, bien qu’il ne se rendît probablement pas compte de
la portée de cette erreur avant d’aller prier Dieu. Le désir, qu’avait le peuple d’avoir un roi, signifiait
qu’il voulait la fin de la Théocratie sous laquelle il vivait. Samuel pensait que le peuple le rejetait,
qu’il était fatigué de sa fonction de juge ; mais le Seigneur fit connaître que la vraie cause, c’était le
rejet de Dieu Lui-même. Pourquoi les Enfants d’Israël envisageraient-ils de se soustraire de l’autorité
de Dieu ? C’est parce qu’ils ne pouvaient pas supporter le fait qu’il y avait un Roi qu’on ne voyait pas,
bien que Celui-ci eût prouvé, en maintes occasions qu’Il était puissant en leur faveur. Les Enfants
d’Israël étaient désireux que le gouvernement de Dieu fût remplacé par le gouvernement d’un roi
terrestre, celui-là qu’ils pouvaient voir – un piètre échange. Ils désiraient un roi qui marcherait à leur
tête et qui combattrait pour eux. Avaient-ils oublié qu’à plusieurs reprises, le Seigneur avait
combattu pour eux et pour leurs pères, et que tout ce qu’ils avaient à faire était de ”rester en place,
et de regarder la délivrance que l’Eternel va leur accorder” ?

Cette même difficulté de vivre au jour le jour en se fiant totalement à Dieu, constitue un obstacle
pour beaucoup de Chrétiens aujourd’hui. La grande majorité des hommes se sentent en sécurité
lorsqu’ils se sont entourés des trésors de ce monde ; mais ils n’accordent aucune valeur aux
précieuses promesses de Dieu. Un important solde dans quelque banque temporelle leur paraît
meilleur que n’importe quelle page de chéquier de la foi. Ils se vantent de leurs possessions et de
leur prévoyance alors qu’en réalité, ils devraient avoir honte de leur manque de confiance en Dieu.
”Ne vous amassez pas des trésors sur la terre, où la teigne et la rouille détruisent, et où les voleurs
percent et dérobent ; mais amassez-vous des trésors dans le ciel, où la teigne et la rouille ne
détruisent point, et où les voleurs ne percent ni ne dérobent” (Matthieu 6 : 19, 20).

La Majorité ou la Minorité
Une autre raison pour laquelle les Enfants d’Israël voudraient avoir un roi terrestre qui règne sur eux
était qu’ils fussent semblables aux autres nations environnantes. Un juge et prophète ambulant,
habillé d’un simple manteau, ne pouvait pas être très favorablement comparé aux monarques
hautains des nations avoisinantes dans leur splendeur royale ; par conséquent, les Enfants d’Israël se
dirent qu’ils ne pouvaient plus supporter pour longtemps le fait d’être particuliers. Il peut paraître
difficile, à certains points de vue, d’être toujours au sein de la minorité et de conserver sa foi en Dieu
lorsque, de toutes parts, des exemples vibrants de semblants de succès, sont la portion de ceux qui
prennent la direction opposée ; mais le Chrétien devrait avoir en vue la récompense finale.

Le mode de vie du Chrétien ne doit pas être conforme aux habitudes, au style et à la mode de ce
monde. L’amour de Christ se trouvant en un homme transforme complètement l’apparence et les
désirs de son coeur au point qu’il n’est plus le même ; mais ”il est une nouvelle créature. Les choses
anciennes sont passées ; voici, toutes choses sont devenues nouvelles” (2 Corinthiens 5 : 17). Dans le
but de se maintenir dans l’amour de Dieu, il est recommandé au Chrétien : ”N’aimez point le monde,
ni les choses qui sont dans le monde. Si quelqu’un aime le monde, l’amour du Père n’est point en
lui” (1Jean 2 : 15).

Pour beaucoup de gens, cette séparation d’avec le monde est difficile. Ils seraient heureux de
recevoir Jésus dans leur coeur s’ils pouvaient continuer leur rencontre avec leurs amis du monde, et
avoir leurs appréciations ; mais ils ne peuvent pas supporter les moqueries et les railleries des
pécheurs contre les bonnes habitudes du Chrétien. Semblables aux anciens d’Israël, ils veulent que
leur vie soit conforme à celle du reste du monde. Mais, rappelez-vous, Dieu n’approuve pas les voies
du monde. Il cherche un peuple qui est prêt à se séparer du monde.

La Réponse de Dieu
Samuel ne donna aucune réponse aux Enfants d’Israël lorsque, pour la première fois, ils
présentèrent leur requête. S’il avait rejeté leur demande sans consulter Dieu, le peuple pouvait dire
avec raison qu’il s’attribuait une trop grande autorité. Mais s’il avait répondu favorablement à leurs
souhaits sans connaître la pensée de Dieu, Samuel aurait trahi sa confiance, et aurait été complice
de ce changement sollicité. Samuel savait l’embarras dans lequel il se trouvait ; ainsi, il alla prier Dieu
pour la solution au problème. La réponse ne tarda pas à venir. Dieu était mécontent de la suggestion
d’avoir un roi terrestre, mais il dit à Samuel d’écouter leur voix, “mais donne-leur des
avertissements, et fais-leur connaître le droit du roi qui régnera sur eux”.

Samuel fit connaître aux Enfants d’Israël le droit du roi qui allait régner sur eux. Au lieu de l’invisible
Roi des Cieux qui donne toutes grâces excellentes et touts dons parfaits, le peuple était en train de
solliciter un roi qui recevrait tous les dons, et ne donnerait rien. Samuel fit le portrait du tyran type
qui dirigeait ces pays orientaux dont la Palestine était entourée en ce moment-là. Les Enfants
d’Israël devaient s’attendre à ce que le roi enlève leurs fils préférés pour en constituer sa garde, ses
soldats, et ses officiers ; ils devaient s’attendre aussi à ce que le roi enlève leurs filles pour en faire
des cuisinières et des boulangères pour s’occuper de la préparation de ses réceptions somptueuses,
que le roi s’appropriât les meilleures terres en vue de les donner à ses serviteurs, et qu’il exigeât à
son profit le versement du dixième de leur revenu. Plus que cela, le Seigneur dit que lorsque les
Enfants d’Israël verraient que leur choix était erroné, et feraient monter leurs cris vers Dieu, Il n’allait
pas les exaucer. Avec un pareil reproche venu de Dieu, on penserait que les Enfants d’Israël se
seraient empressés de dire : ”Nous renonçons à l’instant-même !”.

L’Opposition à Dieu
Nous avons ici, un exemple des hommes en général : ils ont un désir contraire à la volonté du
Seigneur. Ils persistent dans ce désir, sachant bien les conséquences, jusqu’à ce que le Seigneur
accède enfin à leur demande et leur accorde ce qu’ils désirent. Cependant, le fait que Dieu a permis
quelque chose n’est pas une preuve certaine que c’est selon Sa volonté. Une certaine chose peut
être absolument contraire à la volonté de Dieu ; mais si le Seigneur voit une ou des personnes
accrochées à cette chose, Il les laissera faire tout comme Il avait agi à l’égard du Prophète Balaam.
Balaam était résolu à avoir cette récompense ; finalement, le Seigneur lui permit d’aller vers le roi de
Moab, mais Balaam ne reçut jamais la récompense.

Lorsque l’on s’oppose à Dieu au sujet d’une chose particulière, et qu’on parvient à l’obtenir, l’on ne
jouit pas de la chose quand bien même on l’a reçue. ”Il leur accorda ce qu’ils demandaient ; puis il
envoya le dépérissement dans leur corps” (Psaume 106 : 15). Les Enfants d’Israël eurent un roi selon
leur demande, mais la génération qui s’opposa à Dieu ne vécut pas assez longtemps pour jouir de
son roi. Le premier roi d’Israël était Saül dont le long règne de 40 ans fut marqué de troubles, de
luttes, de tumultes et de guerres. Ce n’était qu’au cours du règne de David que le pays jouit de son roi.

La Providence Absolue
“L’homme te célèbre même dans sa fureur” (Psaume 76 : 11). Ici se trouve une autre illustration de
la manière dont Dieu, dans sa providence absolue, se sert des oeuvres humaines, quoique contraires
à Sa volonté, pour en faire un instrument pour Son travail. Dieu n’était pas prêt à donner en ce
moment-là, un roi terrestre à Israël ; bien qu’Il sût qu’il y aurait un Roi David, et que de la lignée
royale de David, sortirait Jésus Christ notre Seigneur qui serait le Sauveur du monde. Si Israël était
disposé à attendre l’heure de Dieu, ils auraient reçu le désir de leur coeur et ne se seraient pas attiré la colère de Dieu.

En effet, les hommes du temps de Jésus envoyèrent le message suivant contre le Fils de Dieu : “Nous
ne voulons pas que cet homme règne sur nous” (Luc 19 : 14). L’antagonisme des Juifs et des Romains
conduisit Jésus à la croix ; mais une fois encore la colère de l’homme loua Dieu, car, en ce jour-là
“une source sera ouverte pour la maison de David et les habitants de Jérusalem, pour le péché et
pour l’impureté” (Zacharie 13 : 1). Quelle tristesse pour ceux qui accomplissent l’oeuvre de Dieu de
cette manière ! Ils périssent dans leurs transgressions ; et leurs actes constituent un péché, quoique
Dieu ait voulu les utiliser dans l’accomplissement de Sa Parole. Comme il importe beaucoup plus
pour nous de donner la première place à Dieu dans nos coeurs pour que nos oeuvres puissent Le louer !

.QUESTIONS
1. Pourquoi Samuel fit-il de ses fils des juges sur Israël ?
2. Quelle plainte les Enfants d’Israël portèrent-ils auprès de Samuel contre ses fils ?
3. Nommez plusieurs raisons pour lesquelles les anciens d’Israël voulaient un roi.
4. Quelle fut la réaction de Samuel à l’égard de cette proposition ? Quelle fut l’attitude de Dieu ?
5. Qu’est-ce que Dieu demanda à Samuel de faire ?
6. Les Enfants d’Israël obéirent-ils à la voix de Dieu lorsque Samuel leur communiqua Ses paroles ?
7. Pourquoi est-il dangereux pour un homme de s’opposer à Dieu pour ses intérêts personnels,
malgré ce que Dieu désire ?
8. Les anciens d’Israël jouirent-ils de leur roi lorsqu’il leur fut donné ?
9. Quel Roi le Chrétien espère-t-il voir bientôt ?